Publié le 12 octobre 2025
Vous avez comparé vos données de tracking Google Analytics 4 et celles de votre back-office, et elles refusent obstinément de s’aligner ? Rien d’étonnant : ces deux outils ne mesurent pas les mêmes choses ! L’un observe des comportements, l’autre comptabilise des ventes. Et entre les deux, il y a une zone grise qu’il faut savoir interpréter. Dans cet article, on vous explique d’où viennent ces écarts, ce que GA4 mesure vraiment sur votre site web, et surtout comment améliorer la fiabilité de votre tracking, sans sortir du cadre RGPD.
Pourquoi vos données de tracking GA4 sont loin d’être à 100 % fiables ?
Comprenez bien une chose : les données ne mentent pas, elles omettent. Les écarts dans vos statistiques n’ont rien de mystérieux : ils viennent d’une accumulation de biais techniques liés à la techno Google Analytics 4, au recueil du consentement nécessaire au respect du RGPD et aux bloqueurs de scripts. Votre tableau de bord ne montre qu’une partie de la réalité, avec des écarts difficiles à comprendre au premier abord.
Le bandeau de consentement des cookies : la première faille
Si un visiteur refuse les cookies ou ignore votre bandeau, son suivi est compromis. Le tag de GA4 se déclenchera bien sur toutes les pages visitées, mais seules les données issues d’un consentement explicite sont comptabilisées, puis utilisées pour faire du modeling. En clair : une partie de votre data est issue d’une extrapolation de GA4 pour reconstruire ce qui manque. Pour nous pros du webmarketing, c’est l’inconvénient principal de Google Analytics 4 (en plus de son interface UX imbitable).
Les ad-blockers : l’angle mort de Google Analytics 4
Les bloqueurs de publicité analysent et bloquent les scripts identifiés, entre autres, comme de la publicité ou du pistage. Certains navigateurs les intègrent d’ailleurs nativement, comme Firefox (Enhanced Tracking Protection) ou Safari (Intelligent Tracking Prevention). Même si un internaute a accepté votre bandeau, un ad-block peut empêcher toute remontée de données dans GA4 ! Entre 40 % et 50 % d’utilisateurs (surtout chez les moins de 30 ans) en utilisent un. Plus votre audience est jeune, moins votre tracking est précis.
Les outils analytics : des logiques différentes
Prenons le cas d’un double suivi sur GA4 et son principal rival, l’outil web analytics Matomo. Pour un même site, avec un même tag configuré dans Google Tag Manager et un même déclencheur, GA4 et Matomo peuvent classer une même visite différemment. Résultat : le SEO peut sembler moins performant dans GA4 qu’en réalité.
L’essentiel n’est donc pas le chiffre, mais l’évolution dans le temps :
- le trafic SEO augmente-t-il ?
- le chiffre d’affaires suit-il ?
- le taux de conversion reste-t-il stable ?
« Aucun outil ne vous donnera de vérité absolue. Il faut en choisir un et s’y tenir. » – Damien Furst, directeur d’AGAT
Prenons un CMS e-commerce comme Shopify, WooCommerce ou PrestaShop : ces outils enregistrent les commandes côté serveur, indépendamment de l’acceptation des cookies, car il s’agit de données nécessaires à l’exécution du contrat (vente, facturation, logistique).
GA4, à l’inverse, repose principalement sur un tracking navigateur, soumis au consentement utilisateur et aux bloqueurs de tracking.
Il est donc fréquent que les outils internes affichent davantage de ventes ou de visites que GA4, sans que cela constitue une infraction au RGPD : ils ne mesurent tout simplement pas la même chose et ne reposent pas sur la même base légale. GA4 doit être vu comme un outil d’analyse comportementale et marketing, tandis que le CMS constitue la source de vérité transactionnelle.
Comprenez donc qu’un écart de 5 à 10 % entre votre back-office et Google Analytics 4 n’est pas inquiétant. En revanche, en campagne display, les attributions sont souvent plus cohérentes grâce à l’utilisation des liens UTM, que tous les outils interprètent de la même manière.
Ne confondez pas GA4 avec un outil de compta
Avant de chercher à corriger vos écarts de données, il faut comprendre ce que le tracking Google Analytics 4 mesure, et surtout ce qu’il ne mesure pas. C’est un outil web analytics, destiné à analyser le trafic de votre site web, comprendre comment vos visiteurs interagissent et quels canaux génèrent de la valeur.
C’est tout.
Il ne mesurera jamais votre chiffre d’affaires, seulement la part de CA issue du web. Et encore ! Vos clients peuvent faire du repérage sur votre site avant d’acheter en boutique. Ou bien contacter vos commerciaux pour acheter par téléphone suite à un problème technique pour finaliser une commande.
« On s’est rendu compte que les commerciaux d’un client passaient par une requête Google puis cliquaient sur un lien Google Ads pour accéder à leur propre site afin de saisir des commandes téléphoniques. Résultat : ça a gonflé le canal SEA… alors qu’il s’agissait de ventes déjà conclues. » – Christophe Richer, expert technique chez AGAT
Ce type de situation montre pourquoi vos KPI internes et ceux sur votre dashboard Google Analytics 4 peuvent diverger : l’outil ne perçoit pas le contexte réel.
4 conseils concrets pour améliorer la qualité de votre tracking sur Google Analytics 4
Êtes-vous pour autant dépourvu de leviers pour obtenir des données fiables tout en respectant le RGPD ? Non, fort heureusement ! Entre le tracking server-side, l’analyse macro de votre data et l’optimisation du taux de consentement, il y a de quoi faire.
1. Prioriser le tracking server-side
Ce tracking permet de contourner les ad-blockers et les restrictions des navigateurs. Concrètement, le suivi ne transite plus directement du navigateur vers votre web analytics, mais passe par le serveur de votre site. Vos données GA4 se rapprochent ainsi davantage de ce que vous constatez dans votre back-office, car moins de visiteurs sont « perdus » dans la nature.
« Pour un site e-commerce, il sera plus facile de suivre avec précision les comportements d’achat, analyser les abandons de panier et optimiser les parcours clients, sans perdre les données dues aux bloqueurs de pub. » – Alexia Fernandez, stratège de marque chez AGAT
En plus d’améliorer la fiabilité de votre suivi, cette solution a d’autres atouts : on vous explique tout dans notre article dédié au tracking server-side.
2. Optimiser la collecte du consentement
Prenons l’exemple de deux fabricants de chaussettes en e-commerce : l’entreprise X, et Maison Broussaud, notre client.
Le premier propose un bandeau de consentement des cookies standard, identique aux 50 autres bandeaux que votre prospect a vu aujourd’hui. Mention spéciale à l’usage du dark pattern qui planque l’option « Continuer sans accepter » de manière tout juste visible.

Entreprise X vs notre client Maison Broussaud
Le second, en revanche, est plus audacieux et original. À votre avis, lequel a le plus de chance d’attirer l’oeil et de susciter un clic sur « J’accepte » ?
Parce que le refus (ou même l’absence d’autorisation) empêche la collecte de données, optimiser le recueil du consentement devient indispensable. On vous a même écrit tout un article sur comment concevoir de meilleurs bandeaux cookies.
« Votre bandeau cookies n’est pas un obstacle : bien pensé, il devient un outil de pilotage stratégique pour rendre vos données plus fiables, tout en respectant la vie privée.» – Fabien Spack, directeur technique chez AGAT
3. Adopter une vision macro
Vous cherchez un indicateur que vous ne pourrez jamais sur-estimer ou sous-estimer ? Comparez votre investissement web global et votre chiffre d’affaires web. Vous ne pourrez jamais savoir précisément combien une campagne pub vous a rapporté, et si vous cherchez à le faire, vous risquez de louper des éléments décisifs.
Prenons un exemple : nous avons géré pour un client une campagne pub dont le le ROAS (Return On Ad Spend) était trop bas, quoi que nous fassions. Nous avions donc décidé de couper les campagnes pour réattribuer le budget ailleurs. Sauf qu’une réaction inattendue s’est produite : la performance des autres canaux a commencé à baisser. La campagne initiale avait, en réalité, un impact significatif sur la notoriété et la mémorisation de la marque.
« Ces chiffres macros sont importants à communiquer à votre agence, car ils orientent toute votre stratégie digitale. » – Damien, directeur chez AGAT.
4. Accepter
L’objectif reste d’obtenir la meilleure performance possible sur vos campagnes. Cela suppose de nourrir les algorithmes avec un maximum de conversions et des données de qualité, mais aussi de savoir accepter que, dans nos métiers, ni le ROI ni le ROAS ne sont jamais parfaitement mesurables.
La majorité de nos clients se fixent un objectif de rentabilité des campagnes et la plupart acceptent qu’il y ait des variations saisonnières, des offres ou des promotions qui fonctionnent mieux que d’autres. Un ROAS qui bouge ne dicte pas à lui seul le budget alloué à une campagne.
Chez AGAT, on mesure ce qui compte vraiment
Lors de nos audits, on se rend souvent compte que les KPI vraiment importants ne sont pas toujours traqués par nos clients, et inversement. Si en e-commerce, c’est le chiffre d’affaires final qui compte, ce n’est pas forcément le cas pour les autres entreprises. Notre rôle n’est pas de simplement poser une balise GTM, mais d’aider nos clients à mieux lire leur business et à prioriser la data vraiment utile grâce à une lecture fine et des reportings clairs.
Vous aurez toujours des divergences dans vos différents outils web analytics. Mais en comprenant ces écarts et en appliquant les bonnes pratiques, vous pourrez piloter vos décisions de manière plus éclairée.
Si vous voulez comprendre ce que vos chiffres vous racontent vraiment, contactez-nous !


